Peinture d’un âge d’or, celle de Béatrice Casadesus. Sur des surfaces sans bords ni centre ni fond,
impersonnalité des ponctuations vertigineuses obtenues dans l’effacement du peintre par des procédures de filtrage, de blutage des pigments. « Je peins, dit-elle, cette dissipation, ce passage chromatique à l’évanescence. Une sorte de fugue de la couleur qui exhale sa tension lumineuse. » Hasards d’empâtements, de glacis, de surimpressions, de ruissellements des ors désensibilisés, des indigos, des rouges de feuilles d’érables. Raffinements inouïs dans lesquels cet art puise le secret de son attirance.
Maurice Benhamou